Le bassin versant, une échelle de gestion pertinente

Qu'est-ce qu'un bassin versant ?

Un bassin versant est une zone délimitée par des lignes de partage des eaux, qui drainent les eaux souterraines et les eaux de surface vers un même point : l'exutoire.

La gestion des cours d'eau par bassin versant

Le bassin versant est une unité hydrographique de gestion de l'eau cohérente. En effet, le bassin versant correspond à un découpage naturel, les milieux aquatiques ne connaissant pas les limites administratives. A titre d'exemple, pour définir et mettre en œuvre des objectifs de qualité de l'eau, il est inutile de s'intéresser aux pollutions d'une rivière en aval si l'on néglige un de ses affluents en amont.


Le Bassin Versant Tarn-Sorgues-Dourdou-Rance


Le bassin versant Tarn-Dourdou-Rance est inclus dans le bassin Tarn-Aveyron, lui-même appartenant au grand bassin Adour-Garonne. Il couvre le Sud-Aveyron et une partie du Tarn sur un territoire de 1 800 km² et concerne une population d'environ 27 000 habitants (soit 16 habitants par km2).

 

Il est parcouru par plus de 2 000 km de cours d'eau répartis en trois sous-bassins versants :

 

- le bassin versant du Tarn, de Saint-Rome-Tarn (confluence avec la Muse) jusqu'à Trébas (confluence avec le Rance), en incluant l'ensemble des affluents rive droite et rive gauche comme l'Alrance et le Gos du Tarn

 

- Le bassin versant Sorgues-Dourdou, affluent du Tarn en rive gauche

 

- Le bassin versant du Rance, affluent du Tarn en rive gauche

Le territoire est caractérisé par de fortes périodes d’étiages :

 

Le débit d’étiage quinquennal (QMNA5) du Rance à Saint-Sernin-sur-Rance est de 0,063 m3/s (ce qui correspond à moins de 2% de son volume interannuel). Le Rance est un cours d’eau permanent qui subit des étiages sévères même lors des années humides.

 

Le Dourdou et le Tarn présentent des débits d’étiage quinquennaux (QMNA5) respectifs de 1,84 m3/s et de 9,9m3/s, correspondant à 18 et 16% de leurs modules interannuels. Ils subissent des étiages modérés mais le Dourdou amont est identifié en risque fort par rapport à la pression des prélèvements (AEP, industrie et agriculture).

 

Mais également par des épisodes de crues réguliers :

 

Les épisodes cévenoles, importants évènements pluvio-orageux avec des abats d'eau très conséquents, se produisent régulièrement sur les cours d’eau des bassins versant de la Sorgues, du Dourdou, du Rance et du Gos du Tarn. Ces épisodes engendrent une concentration très rapide des eaux de pluie et des débits très importants dans les cours d'eau, générant des crues brutales et violentes.

 

Les crues océaniques en lien avec les phénomènes météorologiques d’influence océanique pour le bassin du Tarn et ses affluents notamment en rive droite (Alrance).

 

Le bassin versant Tarn-Sorgues-Dourdou-Rance (TSDR) est un territoire majoritairement rural, avec une occupation de 51.28 % de sa surface par les espaces agricoles, les milieux forestiers et semi-naturels y représentent 47,93 % et le territoire artificialisé moins de 1%.


Le bassin versant du Rance

Le bassin versant du Rance s’étend sur 436 km². Prenant leurs sources au Puech de Lugan pour le Rance de Peux, et sous le Merdélou pour le Rance de Couffouleux, les 2 principaux bras du Rance sont alimentés par environ 10 ravins. Petit à petit, le Rance devient une belle rivière au courant régulier qui s’écoule sur 65 km et se jette dans le Tarn à 1,5 km en amont de Trébas. 


Carte d'identité du cours d'eau

  • Source : Mont Merdelou (Rance de Peux), Puech de Lugan (Rance de Couffouleux)
  • Longueur : 65 km
  • Surface du bassin versant : 436 km²
  • Nombre d’affluents : 18
  • Département concernés : Aveyron - Tarn
  • Altitude : 200 m à 800 m
  • Débit moyen : 5.19 m3/s
  • Débit moyen à l’étiage : 0.13 m3/s
  • Crue centennale du 12 septembre 1875 : hauteur de 8.90m à l’échelle de mesure de l’ancien pont de Saint Sernin sur la D999


Profil de la rivière

Comme la plupart des autres cours d'eau du bassin du Tarn, le Rance est une rivière qui présente des fluctuations saisonnières de débit très importantes avec un débit relativement élevé durant le printemps et l’hiver qui faiblit considérablement de juillet à septembre (débit d'étiage jusqu'à 0,13m3/s).

 

 

Le profil du Rance peut être globalement scindé en trois parties bien distinctes :

 

  • Les sources du Rance : à sa source le Rance est composé d'un important chevelu hydrographique. Il prend naissance du Mont Merdélou au Puech de Lugan, où plus de 10 sources donnant chacune naissance à un petit cours d'eau de type torrentiel avec de forte pente. L'ensemble de ce réseau hydrographique forme le Rance de Peux et le Rance de Couffouleux qui se rejoignent après le village de Mounès.

 

  • Le Rance amont : dès l’aval de Mounès, le Rance se forme de la confluence entre le Rance de Peux et celui de Couffouleux. Il atteint rapidement une largeur de 4 à 6 mètres et s'écoule sur des dalles de grès rouge dans des gorges quelques fois très encaissées. Ce secteur est assez sauvage et un des moins impacté par l'activité humaine. A l'arrivée dans le village de Belmont, la vallée s'ouvre et le Rance sort des gorges.

 

  • Le Rance aval quant à lui est constitué de terrains gréseux jusqu'à l'aval de Saint-Sernin où les terrains alternent entre grès gris et schistes noirs ou gris. A l'aval de Belmont, la pente du Rance diminue ensuite fortement et reste relativement constante jusqu'à sa confluence avec le Tarn. L'apport en eau du premier affluent rive gauche, le Liamou, donne au Rance son aspect de rivière moyenne.

 



Les cours d'eau affluent du Rance

Les affluents en rive gauche, venant directement des Monts de Lacaune et d'Alban, apportent au Rance un volume d'eau plus important que les affluents en rive droite circulant sur les terrains du Rougier. 

 

En rive gauche du Rance, les affluents du Rance correspondent pour leurs parties hautes à des cours d’eau montagnards pérennes* (qui s’écoulent en continu) :  le Liamou, le Toudoure, l’Avène de Saint Amans, l’Avène du Cellier, le Vernobre, les Oules

 

En rive droite du Rance, les affluents du Rance sont des ruisseaux intermittents qui peuvent s’assécher pendant les périodes estivales : la Grêle Rouge, le Thérondel, le Merdanson, le Gos, le Mousse



Le bassin versant Sorgues-Dourdou

Les cours d’eau du sous-bassin versant du Dourdou de Camarès (aussi appelé Sorgues-Dourdou) drainent un territoire d'environ 902 km². Du fait du caractère karstique d’une partie du bassin (amont de la Sorgues), les limites topographiques et hydrogéologiques (40 km²) du bassin diffèrent.

Le réseau hydrographique total du bassin versant représente près de 534 km de linéaire de cours d'eau permanents et 507 km de cours d'eau temporaires, des sources de la Sorgues et du Dourdou à sa confluence avec le Tarn.

 

Le sous-bassin est caractérisé par la diversité importante des types géologiques et des paysages rencontrés. Selon ces caractères, trois grands sous-ensembles peuvent être individualisés :

- Haut bassin du Dourdou : fortes pentes et roches en majorité métamorphiques

- Bassins moyen et inférieur du Dourdou : collines et plaine, zone des Rougiers peu consolidés et à faible rétention d'eau

- Bassin de la Sorgues : roches calcaires, milieu karstique, bonne réserve en eau mais vulnérabilité face aux pollutions

 

C’est un territoire majoritairement rural, à l’exception du continuum urbain que forment Saint-Affrique et Vabres-l’Abbaye et de quelques gros bourgs et hameaux (Camarès notamment).

 

Le Dourdou et la Sorgues ne sont pas issus de bassins géographiquement similaires, mais le régime hydrologique de type cévenol gomment ces différences et joue un rôle prépondérant dans les caractères violents des crues de ces cours d'eau. Leurs 2 bassins de superficie voisines (avant la confluence), ont des débits de crue de même importance (300 et 400 m3/s), les phénomènes de confluence étant issus autant de la Sorgue que du Dourdou, et l’on doit alors faire face aux trois cas de figure qui ont un impact important : les crues du Dourdou, les crues de la Sorgues et les crues concomitantes de la Sorgues et du Dourdou.

 


Le Dourdou de Camarès

 

Le Dourdou prend sa source sur les contreforts nord des Monts de l'Espinouse, au niveau de la source dite de Cap Estève, située sur la commune de Murat-sur-Vèbre à 1068 m d’altitude. Dans sa partie initiale, il marque la frontière entre les départements de l’Hérault et du Tarn, puis le Dourdou entre dans l’Aveyron après environ 10 km et, à l’issue d’un parcours de 87 km, il conflue avec le Tarn entre les communes de Broquiès et de Saint-Izaire, à 245 m d’altitude.

 

Son bassin versant couvre 480 km², abritant 375 km de cours d’eau permanents et 348 km de cours d’eau temporaires. Le Dourdou possède de nombreux  affluents dont les principaux sont, de l’amont vers l’aval : Le Nuéjouls, le Grauzou, la Sorgues, le Len.

 

Son débit moyen est de l'ordre de 11.6m3/secondes à la confluence avec la Sorgues (plaine de Bedos), pour un débit d'étiage, au même endroit de 2m3/secondes. Sur l'amont, son débit moyen est de 7.5m3/secondes et son régime hydraulique est très irrégulier entre les périodes de hautes eaux et les périodes de basses eaux.

 

Le bassin présente une situation très contrastée de l’amont vers l’aval (relief, géologie, climat). Les caractéristiques des différentes régions naturelles traversées conditionnent la structure du réseau hydrographique, la qualité d’alimentation des cours d’eau et les possibilités de développement des activités humaines.

 

 

 

 

Le Dourdou amont : Depuis Arnac-sur-Dourdou, le Dourdou revêt un aspect sauvage, avec des zones de gorges, un cours assez méandriforme et une pente de l'ordre de 4 à 5 % . Les formations schisto-gréseuses favorisent le ruissellement et la formation d’un chevelu hydrographique dense. Le relief, accidenté, est marqué par une une vallée relativement profonde et essentiellement forestière. Très faiblement peuplé, le secteur est plutôt bien préservé.


 

 

Le Dourdou médian : Après sa confluence avec le Nuéjouls, au niveau de la commune de Fayet, le relief s'atténue, la population augmente et les surfaces agricoles deviennent majoritaires, en particulier en fond de vallée, entre Camarès et Montlaur. Le cours du Dourdou devient plus sinueux, coulant sur des grès rouges des Rougiers. La pente du cours d'eau diminue, et laisse place à une vallée alluviale plus large et moins profonde.


 

 

Le Dourdou aval : de la plaine de Vabres-l’Abbaye à sa confluence avec le Tarn, le Dourdou s'élargit encore, affichant un cours sinueux de nombreux et larges méandres. L'activité agricole est encore majoritairement présente, avec de larges parcelles agricoles très ouvertes.



La Sorgues

 

La rivière de la Sorgues naît d'une importante résurgence karstique au pied du Causse du Larzac, sur la commune de Cornus, à une altitude de 578 m Elle suit un cours de 46 km et conflue avec le Dourdou en rive droite, à l'aval de Saint-Affrique.

 

Son bassin versant topographique couvre 421 km², abritant 159 km de cours d’eau permanents et 136 km de cours d’eau temporaires. Elle possède une quinzaine d'affluents, dont les cinq plus importants sont, de l'amont vers l'aval : le Bauras, la Fouzette, l'Annou, le Verzolet, le Vailhauzy.

 

Le bassin de la Sorgues est très différent de celui du Dourdou, les systèmes aquifères karstiques jouent un rôle majeur dans l’alimentation des eaux de surface. Sur les plateaux, au nord, le bassin est principalement occupé par les pelouses, landes friches et des parcelles agricoles extensives. La fracturation intense de la roche et la nature des sols font de ce territoire un lieu privilégié pour l’infiltration de l’eau d’où une forte vulnérabilité aux pollutions. Au sud, les fortes pentes sont associées essentiellement à des secteurs forestiers.

 

Son débit moyen est de l'ordre de 4.9m3/secondes (Vendeloves). L’influence des réservoirs karstiques sur l’hydrologie des eaux de surface y est très marquée avec des débits d’étiages plus soutenus (moyenne de 1.1m3/secondes) et des écarts entre débits d’étiage et débit hivernaux beaucoup plus faibles que sur le Dourdou.

 

 

 

 

La Sorgues amont : Depuis sa résurgence, sur la commune de Cornus, la rivière coule sur des roches sédimentaires des avants-causses. Elle creuse un tracé sinueux dans une vallée assez encaissée, avec de petits secteurs de gorges, dans un paysage très boisé, jouxté par un parcellaire agricole modeste, composé essentiellement de prairies permanentes.


 

 

La Sorgues moyenne : après la traversée de Fondamente, la rivière affiche un tracé plus sinueux, elle s'élargit et la vallée est plus ouverte. Les parcelles agricoles s'agrandissent et le type de culture évolue : moins de prairies permanentes et des cultures de céréales et de maïs apparaissent.


 

 

La Sorgues aval : le tracé de la rivière tend à devenir plus rectilignes sur de plus grandes portions. Elle va traverser des zones urbaines plus denses, avec les villes de Versols-et-Lapeyre et de Saint-Affrique/Vabres-l'Abbaye. Les protections de berges qui en résultent tendent à "tenir" le lit de la rivière.



Le bassin versant du Tarn

En cours de rédaction


Le bassin versant Tarn-Aveyron

En cours de rédaction

Carte du bassin versant Tarn-Aveyron
Carte du bassin versant Tarn-Aveyron